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Nora Rupp

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About

Nora Rupp (1981), vit et travaille à Lausanne en suisse. Elle a étudié la photographie à l’École d’Arts Appliqués de Vevey. En parallèle à sa pratique artistique, elle travaille en tant que photographe pour le Musée des Beaux-Arts de Lausanne, Plateforme 10. Depuis plus de dix ans, Nora Rupp développe et expose divers projets photographiques. A travers ses derniers projets, «Un corps à soi»  et «Cabanes des possibles», Nora Rupp remet en question notre société aliénante dans laquelle nos corps, nos habitats et nos conduites sont déterminés et organisés. La photographe se confronte à son propre rapport au monde et au vivant. Ses projets engagés nous amènent à observer les oppressions exercées sur les femmes ainsi que sur toutes les formes du vivant et du non-vivant, ils nous poussent à sortir de nos zones de confort et à décoloniser nos imaginaires, pour en créer de nouveaux.

 

PRESSE

Cabanes des possibles

Un corps à soi

Expositions personnelles

2021

  • Un corps à soi. Autoportraits d'une femme, Lausanne, suisse

2009

  • Sentier Battu, Focale, Nyon, Suisse

Expositions collectives

2022

  • MEN, Musée d’Ethnographie de Neuchâtel, Neuchâtel, Suisse
    L’impossible sauvage
    "Cabanes des possibles"

2022

  • Landesmuseum Zürich, Zurich, Suisse
    Swiss Press Phoo 2022
    "Cabanes des possibles"
    "Un corps à soi"

2022

  • Espace Noir, St-Imier, Suisse
    Zone À Défendre, Zone À Désirer
    "Cabanes des possibles"
  • 2022
    Festival Indécent, Lausanne, Suisse
    "Cabanes des possibles"
  • 2022
    Espace Artistes Femmes, Lausanne, Suisse
    "Un corps à soi"

2021

  • Centre culturel maison Visinand, Montreux, Suisse
    Espace Artistes Femmes, Les figures féministes à travers les âges

2020

  • Musée historique de Lausanne, Lausanne, Suisse
    Lausanne XL-2

2013

  • Fondation BAT Switzerland, Zurich, Suisse
    Prix Photo 2013

2013

  • Espace culturel Assens, Assens, Suisse
    Hétérotopies

2011

  • Festival de la jeune photographie européenne, Paris, France
    Circulation(s)

2010

  • Projection pour les 25 ans du Musée de l’Élysée, Lausanne, Suisse
    NEAR — Helvétie

Expériences professionnelles

2010 - 2022

  • MCBA, Musée cantonal des Beaux-Arts, Lausanne

2009

  • Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et Croissant-Rouge (IFRC), Genève
    Co-Commissaire d’exposition du 90 e anniversaire de l’IFRC

2008

  • Manufacture, Haute École de Théâtre de Suisse Romande, Lausanne

2007 

  • Musée International de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Genève
  • Musée Olympique, Lausanne

Impressum

All images © Nora Rupp
Design: Aurèle Sack
Code: Romain Cazier
Typeface: LL Grey/Lineto
© 2024 Nora Rupp. All rights reserved.

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Cabanes des possibles

Presse:

RTS la 1ère - Vertigo

 

Durant les 165 jours de l’occupation du Mormont à Eclépens (octobre à mars 2020 – 2021), je me suis immergée et j’ai photographié la vie communautaire de l’intérieur. Petit à petit, mon appareil photo en main, j’ai été acceptée par les habitant·e·s du lieu, puis même remerciée pour la trace qui était conservée. J’ai pu voir et photographier l’évolution de la première ZAD de Suisse, clou après clou, cabane après cabane. J’ai tenté de comprendre leurs questionnements, leurs doutes, leurs fragilités, leurs puissances, leurs forces et leur créativité. J’ai pu observer leurs expérimentations. Ils et elles m’ont ouvert leurs maisons et m’ont offert leur confiance. J’ai alors senti que j’avais le privilège d’être une « passeuse de mondes », que mon travail photographique pouvait permettre un dialogue entre une société craintive de ce qui sort des « normes » et un milieu activiste qui souhaite créer un nouveau monde, avec le risque de se recroqueviller parfois dans un entre-soi protecteur, pour pouvoir toucher du bout des doigts ce monde imaginé.

Durant ces 165 jours, la ZAD, installée sur la colline du Mormont, a expérimenté d’autres façons d’habiter et vivre ensemble. Une ZAD, une Zone à Défendre, est un moyen collectif, inclusif et expérimental de défendre les écosystèmes qui nous font vivre. Mais c’est aussi une Zone à Décrire ; un lieu vivant où expérimenter de nouveaux modes de vie en commun, de nouveaux rapports à l’habitat, à la création et à la nature. Les activistes étaient venu·e·s défendre une colline, mais la découverte de cet espace vivant avec d’autres personnes prêtes à tout lâcher dans ce but, les ont confronté·e·s à de nouvelles réalités. Comment vivre ensemble sans lois imposées de l’extérieur ? Comment se lier aux autres et prendre conscience des rapports de pouvoirs existants entre les gens ? Comment déconstruire ces rapports et trouver une place juste pour chacun·e ? Le combat de la colline s’est transformé en une expérimentation du quotidien, en un développement des imaginaires et en une joie de retrouver ce membre fantôme : le reste du vivant. Très peu d’entre elles et eux s’y attendaient, mais cet espace de liberté comme ils et elles n’en avaient jamais connu, leur ont permis de refaire corps avec le vivant et de prendre conscience de la puissance de leurs existences.

Ma rencontre avec la ZAD et ses habitant·e·s, ainsi que le travail artistique qui en a découlé, m’ont également permis d’observer mon propre rapport au monde et au vivant. Ces quelques mois d’observation active m’ont confrontée à moi-même, à mes choix de vie, aux oppressions que je subissais en tant que femme, et à tout ce qui m’aliénait et m’empêchait de vivre une vie plus simple. Je souhaite poursuivre ce projet et je désire que mon travail interroge et pousse à sortir des zones de confort dans lesquelles nous sommes enfermé·e·s, ainsi qu’à décoloniser nos imaginaires, pour en créer de nouveaux, plus en adéquation avec une lutte pour le vivant.

Tout comme mon projet « Un corps à soi » (exposé à Lausanne en septembre dernier) ainsi que les événements proposés dans le cadre de l’exposition ont ému et suscité de nombreuses réflexions chez les visiteurs·euses, en interrogeant leur rapport à leur propre corps et aux corps des femmes, mon travail « Cabanes des possibles » s’engage, quant à lui, et de manière plus large, à questionner les rapports de pouvoir exercés sur toutes les formes du vivant, et même du non-vivant.

Nous participons toutes et tous, et peut-être malgré nous, au seul monde qui nous est proposé et dans lequel nos corps, nos habitats et nos conduites sont déterminés et organisés. Pour sortir de cette aliénation, il faut pouvoir penser différemment, vivre autrement et sortir du cadre, pour expérimenter autre chose. Pour ce faire, il est cependant nécessaire d’avoir des espaces libérés des rapports marchands, du salariat, des espaces en friche, des espaces non définis, des espaces non aménagés. C’est ce que les habitant·e·s des ZAD entreprennent. C’est ce qu’ils et elles ont trouvé sur la colline.

 

ZAD de la colline (https://zaddelacolline.info)